Voici le dernier article sur la nouvelle orthographe.
Ici, en vrac, vous trouverez les dernières rectifications datant de 1990.
Commençons par la subtilité du participe passé « laissé ». La règle est simple : dans la construction « laissé » + infinitif, le participe passé peut désormais rester invariable, sur le modèle de « fait » + infinitif.
On peut donc écrire « elle s’est laissé aller », mais l’autre forme, « elle s’est laissée aller », demeure correcte également.
Une dernière règle concerne les emprunts d’autres langues qui peuvent s’écrire dans une forme francisée afin de mieux les intégrer au français. Cette francisation se manifeste par des accents et des marques françaises du pluriel :
« revolver » > « révolver » ; « scenarii » > « scénarios » ; « misses » > « miss » ; « senior » > « sénior » ; « matches » > « matchs » ; « muesli » > « musli ».
Pour finir, la nouvelle orthographe est intervenue sur la rectification de certaines anomalies qui n’ont pas grand intérêt à être conservées.
Ce sont beaucoup d’uniformisations de mots de même famille ou de même construction :
« boursoufler » > « boursouffler » = « souffler » ; « chariot » > « charriot » = « charrette » ; « combatif » > « combattif » = « combattre » ; « relais » > « relai » = « balai », « délai ».
Il y a également des lettres supprimées car muettes, comme pour « asseoir » qui devient « assoir » et le fameux « oignon » qui devient « ognon ».
Le cas du « nénuphar » a aussi fait parler de lui en s’écrivant désormais « nénufar », supprimant sa fausse origine grecque pour lui rendre son étymologie persane « nilufar ».
Même si certaines rectifications sont discutables et pas toujours intuitives, on peut retenir qu’elles servent principalement à ancrer des mots plus profondément dans la langue, à simplifier certaines graphies, à uniformiser des familles de mots et à mieux coller à leur étymologie.
Choisissez de les adopter ou non, rien ne vous oblige à les suivre. Pour ma part, il peut m’arriver d’en appliquer quelques-unes, mais la plupart ne sont pas des automatismes et je préfère conserver l’orthographe traditionnelle, par habitude. L’important surtout est de rester homogène dans nos choix au sein d’un même texte, afin de maintenir une cohérence orthographique.